L’enfance de l’Art
 
Je suis né en 1934 à Casablanca dans la boulangerie de mes parents.
Des parents mélomanes qui m’ accompagnaient dès mon plus jeune âge au théâtre, aiguisant ainsi mon inclination innée pour les Arts.
Enfant je dessinais avant de savoir écrire, et ne ratais pas une occasion de monter sur une table pour danser !
Mais la puberté inhiba mes élans artistiques. Jusqu’au jour où voyant une soirée de ballet aux “ Jeunesses Musicales de France “, avec Serge Lifar, Nina Vyroubova, Youli Algaroff et Irène Skorik, je fus tellement bouleversé par l’esthétique beauté de l’Art de Terpsichore, qu’en rentrant chez moi, je dis à mes parents :”Je veux devenir danseur !”
Bien sûr, je n’y croyais pas trop, sachant qu’il fallait commencer très tôt. C’était en 1952 et j’avais 18 ans. Ma mère, sentant que j’étais vraiment mordu par la danse me dit :
" Si tu veux essayer de tenter ta chance comme danseur, tu dois avoir un métier certain."
Aussi à la rentrée des classes, je m’inscrivis au Lycée Lyautey, pour des études d’arts graphiques et d’histoire de l’Art. Et dans le même temps,  suivais les cours de danse académique, que donnait une jeune et belle russe Nina Léontieff. C’est  elle qui me conseillera plus tard d’aller me perfectionner à Paris chez les grands Maîtres de la capitale.
 

Les premiers pas
 
Après un premier séjour peu convainquant à Paris, je retournais travailler à Casablanca. Ensuite nouveau retour à Paris où j’accepte un contrat de Boy au Casino de Paris, pour pouvoir payer mes classes quotidiennes.
C’est là que je rencontre mon ami Norbert Schmitt qui me fait rentrer au ballet de Wuppertal pour ma première saison en Allemagne.
De retour à Paris, je suis engagé par Nicolas Bériozoff dans les Grands Ballets du Marquis de Cuevas où je ferais un court séjour avant de rencontrer Maurice Béjart et sa petite compagnie du Ballet-Théâtre de Paris dans laquelle, je rentrais tout d’abord à reculons avant d’en devenir un des piliers.